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Suite à la dernière vague d’adhésion,
le 1-er mai 2004, les Roms sont devenus l’ethnie
la plus nombreuse de l’UE. Quelque 10 millions de
Roms vivent dans les pays d’Europe Centrale et Orientale,
dont près de 5 millions dans les nouveaux Etats
membres et dans ceux dont l’adhésion à
l’UE est prévue pour 2007. Cette ethnie n’est
pas seulement la plus nombreuse, mais aussi celle qui
pose le plus de problèmes. Selon les études
réalisées, les Roms sont les plus pauvres
parmi les pauvres d’Europe Centrale et de l’Est.
A la pauvreté s’ajoute l’exclusion
sociale et le fait que dans le mental collectif, les Roms
sont associés, le plus souvent, aux actes antisociaux
- notamment aux infractions.
Le recensement de 2002 indique l’existence officielle
en Roumanie de 500.000 Roms. En fait, ce chiffre ne comptabilise
que les personnes ayant déclaré appartenir
à cette ethnie, car selon des suppositions non-officielles,
il y a en Roumanie quelque 2,5 millions citoyens d’origine
rom. Comme leur situation matérielle et sociale est
généralement précaire, le gouvernement
met en œuvre en ce moment deux programmes importants
: « La Stratégie
nationale d’amélioration de la situation des
Roms » et « la Décennie
d’inclusion des Roms », programmes
en déroulement dans plusieurs pays d’ailleurs
et bénéficiant de financement extérieur.
C’est en février dernier que la décennie
d’inclusion des Roms a été lancée
et on ne saurait donc juger de ces effets. Quant à
la stratégie nationale elle fut lancée en
2001 et ses orientations prioritaires sont la formation
professionnelle, les activités susceptibles d’assurer
un revenu, la rénovation ou la construction des maisons
et des menues infrastructures. D’autres composantes
sont la santé et l’éducation. Le financement
provient en sa majeure partie de la Commission européenne,
sous forme de fonds PHARE, le restant étant assuré
par le gouvernement roumain. Il y a en tout 44 projets financés
par le budget et 111 par la Commission européenne.
L’un
des projets ayant remporté des fonds PHARE dans le
cadre de cette stratégie, citons ROMMEDICA CENTER
– assistance médicale pour les Roms. Lancé
par la mairie de Baia Mare, ville du Nord de la Roumanie,
ce projet est aussi soutenu par une ONG des Roms : «
L’Association des Roms chrétiens de Roumanie
». Ecoutons M.Cristian Anghel, maire de Baia Mare
: « Ils s’agit, concrètement, d’un
meilleur accès des Roms aux services de santé.
Le projet vise essentiellement trois éléments
importants: la création d’un point médical
permanent, la formation de médiateurs sanitaires
et une campagne de promotion de l’hygiène et
des mesures de prévention des maladies. Ouvrons une
parenthèse pour dire que les médiateurs sanitaires
proviennent de ces communautés, leur rôle étant
de faciliter la communication entre celles-ci et les professionnels
de la santé. Ils doivent établir des passerelles
entre les deux mondes, assurant les relations interculturelles.
Un espace sera aménagé dans les locaux de
l’Hôpital de Pneumophtisiologie de Baia Mare
pour y accueillir un point médical permanent. 10
personnes provenant de la communauté des Roms suivront
des cours de médiateurs sanitaires. 4 d’entre
eux seront embauchés, à la fin du projet,
pour travailler en vue ce partenariat avec la communauté
des Roms. Nous souhaitons également créer
une base de donnés concernant les communautés
de Roms de la ville de Baia Mare et des alentours, pour
mieux y promouvoir les principes de santé et d’hygiène.
»
Suite
à cette campagne, la municipalité estime que
500 citoyens d’origine Rom auront un médecin
de famille. Un autre projet a pour nom « Jeunes Roms
promoteurs de l’intégration européenne
». Il est coordonné par le centre de ressources
destinées aux communautés de Roms et n’est
pas financé par les fonds PHARE destinés à
la « Stratégie » susmentionnée,
mais par le fonds « Europe » de l’UE.
Ce projet est déjà appliqué dans les
départements d’Alba, Bistrita, Sàlaj,
Satu Mare, Cluj, Timis, Mures, Hunedoara et Sibiu, dans
le centre et le Nord-Ouest de la Roumanie. Ecoutons pour
plus de détails Claudia Macaria, coordinatrice du
programme du Centre de ressources pour les communautés
de Roms : « Le groupe cible du projet était
constitué de 30 communautés rurales multi
ethniques, où notre centre a déroulé,
entre 2002 et 2004, plusieurs programmes de développement
communautaire. Ce projet avait pour but de mieux faire connaître
la stratégie d’adhésion de la Roumanie
à l’UE au sein des communautés rurales
et dans des zones où la population est moins informée.
»
Pour
ce qui est du choix des jeunes Roms pour promouvoir l’intégration
européenne, écoutons encore Mme Claudia Macaria
: « Nous avons choisi les jeunes Roms parce que
nous sommes un centre pour les communautés de Roms.
L’un des objectifs de notre centre est de former un
groupe d’élite de la jeune génération
de Roms. Provenant de ces communautés, ils connaissent
parfaitement leur caractère et la manière
de leur parler. En outre, une action lancée et déroulée
par de jeunes Roms instruits a un impact infiniment plus
grand qu’une action similaire entreprise par des spécialistes
n’appartenant pas à cette ethnie. »
Ces dernières
années, des projets similaires ont été
mis en œuvre. La plupart sont l’œuvre des
administrations locales en partenariat avec des ONG roms.
Pour connaître le point de vue des intéressés,
écoutons Mme Delia Grigore, représentante
du Centre rom « Amare Romentza » (nos Roms)
: « A mon avis, la stratégie Nationale
pour les Roms piétine. Plusieurs projets ont été
financés, à un moment donné, par son
intermédiaire, mais uniquement par les institutions
de l’Etat , en collaboration ou non avec des ONGs
roms. Ce fut là un de nos mécontentements,
dès la mise en œuvre de la Stratégie.
Nous espérons que ça va changer bientôt.
Déjà, pour que son programme puisse être
financé, une institution gouvernementale est obligée
au partenariat avec une organisation des Roms - pas nécessairement
une ONG, cela peut être aussi un groupe d’initiative
au niveau local. Parfois, pourtant, ce partenariat est formel,
car, dans pas mal de cas, le partenaire rom ne participe
pas à la prise des décisions. »
Maria
Ionescu, chef du service d’application des programmes
PHARE de l’Agence Nationale des Roms, confirme que
depuis 2002 les ONG ont participé en tant que partenaires
à des projets coordonnés par les autorités
locales et n’ont pas obtenu elles-mêmes des
fonds PHARE ou des fonds du budget. Maria Ionescu : «
Des suspicions planent quant à la gestion de ces
fonds par les ONGs des Roms. Je mets ça sur le
compte d’une connaissance insuffisante de cette
minorité ethnique et de leurs ONGs. Par ailleurs,
cela pourrait s’expliquer aussi par un manque d’harmonisation
entre nous, la formation représentée au
Parlement, et les autres représentants des Roms,
provenant du secteur civique. »
De
l’avis de Maria Ionescu, la suspicion qui plane
sur les ONG des Roms est due à : « Une
préparation insuffisante à la gestion des
fonds, car les responsabilités sont bien grandes
et les contrôles très fréquents. »
La délégation
de la Commission Européenne de Bucarest a récemment
demandé une expertise indépendante sur l’utilisation
des fonds PHARE. Cette étude permettra sans doute
de tirer au clair les soupçons et d’évaluer
l’efficacité des projets.
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